Au procès des comptes de l'OM, depuis le début de la semaine la plupart des prévenus répètent: «les affaires sont les affaires», partout l'argent impose sa loi et nécessite quelques «entorses» à la loi, d'infimes «négligences» et de minuscules «fraudes». Pas de quoi fouetter un chat, plaident-ils, mais assez visiblement pour susciter l'irritation grandissante du président.
Guy Richarté a secoué les intermédiaires fastueux et les anciens dirigeants de l'OM incapables d'assumer leurs actes passés. «Ce que vous faites ressemble tout de même à du maquignonnage», a-t-il indiqué aux premiers. On venait d'entendre l'impresario Alain Migliaccio expliquer pourquoi en 1988 il avait bloqué un moment le transfert d'Eric Cantona d'Auxerre vers l'OM. Comparée aux propositions du Matra Racing de Jean-Luc Lagardère, la commission que lui accordaient les dirigeants de l'OM n'était pas assez élevée à son goût: plus de 3 millions dans un cas, 1,5 million dans l'autre. «Je voulais bien baisser mes prétentions mais pas de plus de la moitié», explique Migliaccio. «En somme, vous faisiez passer votre intérêt financier avant l'intérêt sportif du joueur?» «Ce n'est pas vrai car en fin de compte Cantona est allé à Marseille ainsi qu'il l'avait choisi.» L'OM pour aboutir devra quand même allonger 600 000 francs suisses de plus à Migliaccio versés bien sûr au profit d'une société écran possédant son siège à Barcelone, un compte bancaire à Bâle et le reste à l'avenant. Rien que les autres clubs français,