Rennes envoyé spécial
«Qu'est-ce qui est rouge et noir, qui monte et qui descend?» Depuis que Michel Le Milinaire a endossé l'habit d'entraîneur du Stade rennais en juin 1993, cette persifleuse devinette n'a plus cours sur les rives de la Vilaine.
En trois saisons à la tête d'un club qui descendait régulièrement en seconde division avant de remonter en D1, «Mimi», surnom dont l'affublent ses supporteurs de toujours, a réussi une gageure: installer la formation bretonne dans l'élite du foot français. Trois saisons, c'est aussi le temps qu'il lui a fallu pour former son successeur, Yves Colleu, à qui il a laissé la direction de l'équipe, lors de l'été 1996, pour devenir son adjoint cette saison. A la veille de l'ultime match du championnat qui oppose demain soir Rennes à Bastia, les Bretons ont, ric-rac, le maintien en poche.
A 66 ans, Le Milinaire, lui, peut quitter le banc de touche, sa casquette noire et sa parka rouge. «Les jeunes ne peuvent pas avoir un grand-père comme entraîneur, estime-t-il, presque à regret. Il leur faut autour d'eux des gens de leur âge. Quand ils parlent chébran, il faut être capable d'échanger avec eux. La notion d'âge intervient, qu'on le veuille ou non.»
Le temps l'a mis hors jeu; il en accepte l'augure. Pourtant, Le Milinaire, habité par la passion de ces fous du ballon, le confesse: il ne tirera pas un trait sur le Stade rennais. «Ma femme dit que je ne peux pas vivre sans foot, se justifie-t-il, façon Columbo. Des gens se mettent à la pêche. Moi,