C'est certainement l'affaire la plus rentable du sport français.
Voire le record de rentabilité nationale, tous domaines confondus. Pour un chiffre d'affaires prévisible de 425 millions de francs en 1997, Roland-Garros va dégager 200 millions de marge brute avec l'Open de Paris-Bercy! Une prouesse pour un exercice limité à quatorze jours, le temps des internationaux de France. Bien sûr, c'est une PME qui emploie soixante personnes toute l'année pour parvenir à ce résultat, une somme qui n'est réinvestie qu'à hauteur du tiers dans les clubs et les ligues de tennis par la Fédération française de tennis (FFT), maison mère de Roland-Garros. Le tournoi assure ainsi 78% des recettes de la FFT qui compte 1,1 million de licenciés. Mais l'euphorie des sponsors n'est plus ce qu'elle était. «La demande et l'offre s'équilibrent désormais», reconnaît Hervé Dutreil, directeur délégué de Roland-Garros. Dans les années 80, les files d'attente des entreprises désireuses de se montrer au «village» s'allongeaient d'une saison à l'autre. Il y avait jusqu'à dix candidats pour une place. Et les vendeurs de Roland-Garros entretenaient savamment la compétition. «Nous savions que notre concurrent Matra était demandeur», raconte un responsable d'Alcatel. Crise oblige, le groupe de télécom a quitté Roland-Garros en 1995. Cette année, la loge de Hertz a elle aussi été fermée en dernière minute et escamotée par quelques plantes vertes. «Hertz nous a avisés quelques semaines avant le début du tournoi que