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Libération
Portrait

Gustavo Kuerten prend de la hauteur sur terre.

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Après Muster, le Brésilien sort Medvedev. Prochain adversaire: Kafelnikov.
publié le 3 juin 1997 à 4h15
(mis à jour le 3 juin 1997 à 4h15)

Ses quatre grands-parents vivaient à Düsseldorf avant guerre. Quand les nazis sont arrivés au pouvoir, ils n'ont pas voulu voir ça. Et sont partis le plus loin possible, au fin fond du Sud brésilien, dans l'Etat de Santa Catarina. Quarante ans plus tard naissait dans l'île de Florianapolis leur petit-fils Gustavo Kuerten, Brésilien pur sucre. Amoureux de foot et de Caetano Veloso. Un beau gaillard de 1,90 m à la bouille joviale entourée de cheveux châtains mi-longs. Si sa culture est brésilienne, de l'Allemagne, il dit n'avoir gardé qu'un passeport. Et s'excuse de ne pas parler la langue de Goethe. Mais il y a à coup sûr de la persévérance teutonne dans ce jeune homme de 20 ans qui gagne cent places par an au classement mondial pour arriver à Roland-Garros au 66e rang et sortir Muster, vainqueur en 1995, en 16e de finale et Medvedev dans un 8e au long cours, démarré dimanche et achevé hier (5-7, 6-1, 6-2, 1-6, 7-5) (1).

Orphelin de père, patron d'une petite entreprise d'aluminium, à 9 ans il est élevé par sa mère qui lui a appris à garder la tête froide et les pieds sur terre. Elle préside l'association municipale d'aide aux enfants handicapés, un malheur qui frappe son plus jeune frère. Comme tous les gamins brésiliens, il commence à taper dans le ballon avant de s'essayer au tennis. «Je n'ai jamais pensé être professionnel. Je n'avais aucun talent pour le football», raconte-t-il. Or «Guga», «aime faire les choses bien». A 14 ans, il se défend assez raquette à la main pour