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Guga rend Rio gagaSa victoire à Roland-Garros fait de Kuerten une idole au Brésil.

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publié le 10 juin 1997 à 3h53

Rio de Janeiro correspondance

Le Brésil s'est découvert un champion en même temps qu'il découvrait le tennis. Dimanche, sous un solide soleil, la clameur a gagné la rue. «"Guga a gagné, "Guga campeao (champion) do Brasil!», hurlent les postes de radios et de télévision de concert. «Superbe. Il a infligé un 3-0 à Bruguera», annonce un commentateur visiblement plus familier des stades de foot. Les succès de Gustavo Kuerten ont surpris tout le pays, qui l'appelait, jusqu'à sa victoire à Roland-Garros, «l'azardao», l'outsider. Les rares prophètes de la terre battue du pays avaient d'ailleurs prévu sa défaite. Le jeune blondinet du sud du pays les a tous épatés. Retour sur un jour de liesse.

A Florianopolis, la ville natale de Kuerten, la maison de sa tante est transformée en quartier général. Une cinquantaine de personnes en tenue de sport, cousins, amis, assistent au match autour d'un barbecue fortement arrosé de bière. La victoire de «Guga» les jette dans la rue où un cortège de voitures se forme. Quelques minutes plus tard, ils sont des milliers à défiler sur la principale avenue qui borde la mer. Klaxons en concert, raquettes et balles à la main, les Sudistes explosent de joie.

A São Paulo, dans le parc de Tbirapuera, plus de 1 000 personnes assistent au match sur un écran géant. La partie est bien suivie, mais mal comprise par des spectateurs peu familiers du tennis, réservé à l'élite du pays. Les gaffes s'enfilent comme des perles. «"Egalité va finir par gagner le jeu. On n'