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Libération

Alex Zülle rend son maillot à poisse. Vaincu par les chutes, le Suisse myope abandonne.

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publié le 11 juillet 1997 à 6h14

Dans le Tour 1993, on le voyait comme le principal outsider

d'Indurain. Et puis, dans la côte de Douaumont, le blouson d'un spectateur s'était glissé dans sa roue avant. Chute. L'année dernière, lors d'une étape des Alpes, il était tombé dans un ravin, en était remonté, avant d'accrocher la roue d'un autre concurrent, un peu plus loin. Rechute. Au championnat du monde en octobre, son vélo s'était emballé au ravitaillement. Dans le Tour de Suisse cette année, il avait raté un rond-point. Rechute et fracture de la clavicule. Du coup, il avait pris le départ du Tour avec l'épaule gauche soigneusement vissée par les chirurgiens.

Fractures. Au départ, on trouvait ça admirable de récupérer si vite pour prendre le départ d'une épreuve si difficile. Avant le prologue de Rouen, on lui demandait des nouvelles de ses vis. Mais, lors de la première étape, il était de la chute collective. Puis, comme le peloton, chaque jour, faisait le même coup, il se débrouillait toujours pour arriver derrière, ce qui, au bout du compte, lui avait fait perdre 4' 17 au classement général. Hier, à l'heure de tomber du lit, il a mis les pouces. Alex Zülle, 29 ans, a abandonné.

C'est un grand champion, avec un palmarès. Classé deuxième du classement UCI avant le départ de Rouen, vainqueur du Paris-Nice 1993, deux ans après son entrée chez les professionnels, deuxième du Tour de France 1995, vainqueur de la Vuelta en 1996, champion du monde contre la montre la même année. Cette année, s'il n'avait eu cet accid