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Libération

Détours en France. Chaque jour, tranches de vie de ville étape. Aujourd'hui: Loudenvielle . Le sprint a aplati le champ de patates. Le maire de l'une des plus petites communes du Tour a gagné l'étape à l'arraché.

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publié le 14 juillet 1997 à 6h06

Loudenvielle, envoyée spéciale.

«C'est la vallée de Louron, entre la vallée d'Aure et la vallée de Barousse, la moins connue peut-être des touristes effrénés qui viennent chaque année découvrir ces sauvages contrées.» Dès la première page du Bossu, Paul Féval décrit les compères Cocardasse et Passepoil, frères d'armes qui attendent Lagardère dans le château de Caylus, au fond de cette vallée pyrénéenne où «la terre est pauvre, mais l'aspect est riche». Le château en ruine était une tour de guet contre les Maures. Il domine le lac artificiel de Génos-Loudenvielle. Michel Pélieu, le maire de Loudenvielle, le dernier bourg de la vallée du Louron, a fait sienne la devise de la plus fine lame de France et de Navarre: le Tour de France ne venait pas à lui, il est allé le trouver. «La première étape pyrénéenne de l'édition 1997 devait relier Pau (Pyrénées- Atlantiques) à Luchon (Haute-Garonne), en passant par le Tourmalet. Résultat: les Hautes-Pyrénées, avec leurs cols légendaires, étaient traversées de part en part sans accueillir une étape», raconte-t-il. Son sang n'a fait qu'un tour. Dopé par l'abandon fin 1995, après douze ans de lutte, du projet de ligne à très haute tension d'EDF, le maire quinquagénaire, élu sans discontinuer depuis 1971, a décidé de remuer ciel et terre pour accueillir la grande boucle dans ce site protégé. Loudenvielle ne compte que 236 habitants, mais son maire est aussi depuis 1988 vice-président du conseil général des Hautes-Pyrénées. «La tradition du