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Vandenbroucke comme un roi des Belges. Le «successeur» de Merckx, 23 ans, court son premier Tour. Suivi à la loupe par les Wallons et les Flamands.

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publié le 14 juillet 1997 à 6h06

Pau envoyé spécial

L'homme, unique objet du sentiment cycliste belge, a l'air d'un gamin. Un blondinet, frêle et bien élevé, Franck Vandenbroucke. Depuis vingt ans et plus que la Belgique attend un successeur à Eddy Merckx, ce sera lui forcément. Ils ont pourtant Museeuw, son coéquipier chez Mapei, champion du monde et de toute façon une sacrée pointure. Mais version classiques seulement. Non le seul qui puisse avoir un palmarès de cannibale, avec des Tours au compteur, c'est Vandenbroucke. D'ailleurs, Eddy l'a dit: «Le grand champion belge, c'est lui.»

A l'épreuve de la montagne. Alors sur le Tour, tout ce que la Belgique a envoyé de micros et de caméras se tend vers lui. Et ce bon petit gars de 23 ans répond sans faillir, sans lever le ton, sans s'énerver, sans esquiver ou alors à peine parce que rien ne lui est épargné. Sa Clothilde est venue à Vire, ça lui a fait plaisir? C'est long, non, tout un Tour sans sa Clothilde? Alors, elle a pas bien fait de venir? Ça va pas lui donner des ailes?

A part ça, Franck Vandenbroucke, sur un vélo, a vraiment la classe. Mais c'est son premier Tour. Alors on suppute. Il va découvrir la montagne. C'est-à-dire qu'il est déjà allé au ski et même au Tour d'Autriche, qu'il a gagné, mais là il va se frotter à des grimpeurs, c'est-à-dire à tout ce que la profession compte de grimpeurs. Moyennant quoi, chez ses supporters, on lui a d'ores et déjà accordé les circonstances atténuantes, sans pourtant avoir rien vu.

Son directeur sportif, lui, aimera