Menu
Libération

DETOURS EN FRANCE. Chaque jour, tranches de vie de ville étape. Aujourd'hui: Andorre. Princière en toute modestie. Le royaume du «duty free» est un exemple unique d'indépendance.

Article réservé aux abonnés
publié le 15 juillet 1997 à 6h00

Andorre envoyé spécial

Celui qui prendrait la principauté d'Andorre pour un immense entrepôt de pastis pas cher n'aurait pas tout à fait tort: il y en a. Mais, comme ailleurs, avec un peu de retard cependant ici, la grande distribution est en train de prendre le pas sur le petit commerce. Andorre se présente donc comme une gigantesque accumulation de marchandises, traversée par une route unique qui relie la France à l'Espagne.

A vrai dire, la route relie davantage Andorre à l'Espagne ou, pour être exact, à la Catalogne: la langue d'ici est le catalan, de même que les journaux, qui sont des éditions locales de quotidiens barcelonais; les hypermarchés sont tous situés au sud de la route. Ils illustrent des rêves ou des cauchemars de consommateurs.

Galerie marchande. On y trouve: le chocolat en poudre du petit déjeuner en barils de cinq kilos (plus un gratuit); les jambons espagnols, ceux qui gardent le sabot au bout de l'os, exclusivement entiers; le fromage Manchego par formes complètes de trois kilos; le whisky en flacons de quatre litres et demi, la vodka en fioles de trois. Et des cigarettes, des cigarettes, des cigarettes" On ferait inutilement le tour du monde des duty free pour trouver une telle incitation à fumer. Vous voulez un épilateur électrique? Achetez quatre cartouches de L" S", l'instrument est scotché dessus. Il y a aussi deux cartouches de C" avec une boîte de lait concentré ou un parapluie, deux de W" avec des lunettes de soleil ou quatre piles. Ainsi de suite"