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Libération

Dans les sacoches de l'US postal. Le quotidien de l'équipe américaine. Baisers vélo, baisers volés.

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publié le 16 juillet 1997 à 5h59

Jill ne courait pas les garçons, elle courait les marathons.

«J'avais besoin d'un chauffeur pour m'accompagner sur les épreuves. Il était avec des amis, il s'est désigné, et voilà.» Les francs éclats de rire et la douceur du grand Marty Jemison ont séduit Jill, la petite coureuse de fond aux cheveux blonds. Marty, avant d'aimer Jill, aimait le vélo. Et bien vite, dans leurs montagnes de l'Utah, Marty dut expliquer à Jill que son diplôme en économie ne suffirait pas à faire de lui un coureur professionnel. Il préférait ses jambes à ses sous, le temps pressait et, à 23 ans, il décrocha son téléphone et appela es «vélo-clubs» de France.«Mon premier contact a été à Pau, ils ne m'avaient jamais vu, mais j'avais eu des résultats dans la Mavic Cup.» Marty partit, seul. «ça s'est très mal passé. Ils disaient qu'ils me donnaient une chance! J'avais une assez mauvaise impression des Français. J'ai déménagé à Châteaubriant, près d'Angers. J'arrive à la gare de Nantes, le président n'était même pas là pour m'accueillir. Il fêtait un anniversaire et avait envoyé sa fille" Pour une petite paye, une voiture, un appartement, j'ai accepté.» La première année sans Jill fut assez pénible, même si Marty se révéla être le meilleur coureur du club. En 1992, Jill le rejoint lors du Tour de Martinique. Elle ne le quittera plus. Jill se remémore ces moments, jouant la distraite, en faisant balancer une de ses chaussures du bout du pied. «Je faisais mécano, chauffeur, soigneur. Je ne comprenais pas la