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Libération

Miguel Arroyo, dernier descendant des petits grimpeurs latinos. Aujourd'hui dans le peloton, l'exotisme vient plutôt de l'Est.

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publié le 17 juillet 1997 à 5h56

Prononcer son nom, Arroyo, c'est y accoler immédiatement une

définition: le petit grimpeur mexicain. Tout est dit. On peut ajouter que c'est «une perle et même une crème d'homme», dixit Stéphane Javalet, son directeur sportif chez Big-Mat Auber. On chercherait en vain, dans les annales les mieux tenues, des titres de gloire, des exploits légendaires. Quatrième du Tour de Romandie 1991, trois participations au Tour de France en 1994 et 1995. Seulement ça au fond: le petit grimpeur mexicain.

Pourtant Arroyo est un coureur remarquable, car il est un des derniers latinos du peloton. Il y eut un temps où le Tour de France les aimait. Dans les années 80, on avait mélangé cette salsa muy picante au train-train européen. Ils étaient arrivés comme un mythe, continent mystérieux, légendes indiennes, signe colombien. On murmurait que ces gars-là passaient leur temps à plus de 2 000 mètres d'altitude, qu'ils n'avaient pas les mêmes poumons que les autres, qu'ils avaient besoin de moins d'oxygène, qu'ils se contentaient d'un air pauvre. En somme, de peu pour faire beaucoup. D'étranges coursiers que n'effrayaient ni la hauteur ni la chaleur. Ils avaient enflammé les cols. Quand Lucho Herrera s'en allait de ses démarrages secs pour déposer tout le monde le long des pentes, on aurait pu croire revenu le temps de l'Aigle de Tolède, époque heureuse comme tout ce qu'on regarde en noir et blanc.

Ça n'a jamais été au-delà, juste un peu de piment. Et puis, ce goût-là est passé. Le temps des petits