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Libération

Dans les sacoches de l'US postal. Le quotidien de l'équipe américaine. Ekimov et Pépé, un guidon dans la tête.

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publié le 18 juillet 1997 à 5h54

Ce n'est pas un truc, un machin, un bidule, une chose, c'est un

guidon. Les guidons ont aussi leur vie propre. On remarque l'objet entre tous dans le camion où il pendouille au milieu de ses congénères. Quand Julien le mécano dit «Pépé» le recouvre de bandelettes adhésives, ses doigts épousent ses formes comme s'il l'avait fait. D'ailleurs, c'est lui qui l'a fabriqué pour l'amour d'un compagnon du Tour de France. Sa géométrie est difficilement descriptible. Comme si deux guidons en cornes avaient été symétriquement soudés, avec des reposes avant-bras posés sur la barre inférieure. Quand Ekimov est arrivé dans l'équipe, le Russe a eu quelques exigences. Certaines irritaient légèrement les directeurs sportifs, comme cette manie de vouloir s'entraîner seul. Méfiant Ekimov... Mais lorsqu'il s'est raproché des mécanos, ses interlocuteurs préférés, l'ancien pistard s'est fait des potes. Près des trousses à outils, son nom provoque un tintamarre de louanges. «Une personne très agréable qui ne dit jamais de conneries», avoue Julien. «Il ne demande jamais l'impossible. Et pour quelqu'un qui regarde au millimètre notre travail, c'est un des plus savants.» L'horloger de Merckx et LeMond, en connaît un rayon en matière de pignoleurs. «Ce n'est pas quelqu'un qui gâche son temps avec nous. Quand il vient, c'est du boulot.» Formé à l'école soviétique de la piste, «Eki» connaît aussi bien ses articulations que celles de ses montures. Après avoir demandé l'acquisition du vélo construit par Lo