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Libération

L'Alpe-d'Huez, chemin de joie pour Pantani. Souvent blessé, l'Italien a triomphé samedi.

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publié le 21 juillet 1997 à 5h48

Courchevel envoyé spécial

Parler de lui, ça pourrait consister à faire la somme de ses malheurs, car il a tout eu, depuis sa première année en cadet, en 1985 (fracture de la clavicule), au Giro de cette année, où un chat, noir bien sûr, qui traversait la route en passant par les rayons de sa roue l'a contraint à l'abandon après une semaine de course. Sans oublier le Milan-Turin 1994 et la voiture qui remontait la course en sens inverse (triple fracture ouverte tibia péroné, dix-neuf mois de parenthèse dans sa vie de coureur). Marco Pantani a tout effacé samedi dans la montée de l'Alpe-d'Huez. Marco Pantani est le premier à faire plier le roi à peine couronné. Marco Pantani l'a semé au sprint bien avant le sommet et Ullrich a tenté un effort vain. Marco Pantani a continué d'avaler les kilomètres au sprint jusqu'à la ligne.

Air d'autrefois. Du coup, l'Italien de Mercatone Uno a consolé tous ceux que les trop fortes dominations ennuient. Celui-là est bien de la famille, il faut ça pour que le Tour fonctionne: pas trop d'à-coups, un semblant de continuité plutôt que la brutale incursion d'une cohorte d'athlètes irrésistibles venus de l'Est (ex). Pantani est devenu très beau avec ses grandes oreilles, son nez fin et crochu et sa boule mi-chauve, mi à z. Très beau à cause de tout ça, parce que ce monde-ci ne saurait être le meilleur pour être vivable. Pantani est un type qui tombe et se relève, il ne ressemblerait à rien sur une couverture de magazine de mode, c'est un tatoué. L'Ita