Ancienne députée de Seine-Saint-Denis (au Blanc-Mesnil), membre du
comité national du PCF, directrice des Cahiers du communisme et proche de Robert Hue, Marie-George Buffet, 48 ans, a en charge le ministère de la Jeunesse et des Sports. Budget maigrelet, loi Evin, dopage, maîtrise de l'argent dans le sport" Pour Libération, elle fait le point sur les principaux combats qu'elle va devoir mener. Comment le mouvement sportif a-t-il accueilli son premier ministre communiste? Certains m'attendaient avec scepticisme, comme femme et comme communiste. Mais, dans l'ensemble, l'idée de restaurer un véritable service public du sport, de redonner un sens à ce ministère, de porter des valeurs et une éthique est largement partagée. Je me rends compte que dans le sport aussi la vague ultralibérale reflue. Le Parti communiste a eu très tôt une réflexion sur le sport, avec une défense des pratiques de masse par rapport à l'élitisme. Que revendiquez-vous de cet héritage?
De cet héritage, il reste une valeur fondée sur l'idée que le sport doit être accessible à tous. Il faut imaginer le progrès qu'a pu représenter la pratique du sport sur son lieu de travail. Le mouvement syndical français ainsi qu'une organisation comme la FSGT (Fédération sportive et gymnique du travail) ont, de ce point de vue, le mérite historique d'avoir sorti le sport d'une «ghettoïsation» sociale selon telle ou telle discipline: la rue pour le foot, l'université pour le rugby. La ligne de partage s'est alors déplacée v