Menu
Libération

Détours en France. Chaque jour, tranches de vie de ville-étape. Aujourd'hui: Colmar. Label au bois dormant.

Article réservé aux abonnés
Fière de ses vins et de ses musées, la cité alsacienne vit sur des souvenirs.
publié le 23 juillet 1997 à 5h41

Que reste-t-il de Colmar, lorsque les clichés sont visités ou évités? «L'administration et les musées, répond Joseph. Ici, c'est le Washington du Haut-Rhin. C'est aussi triste et figé que le vrai, mais on y mange mieux.» Joseph, Alsacien «d'adoption seulement», est un voyageur comparatif. Et dans le chef-lieu du Haut-Rhin, la Préfecture a remplacé le Capitole. L'ancien instituteur s'installe devant ce bâtiment Second Empire tous les matins d'été et confronte sa ville à ses souvenirs de vacances: «Mulhouse est plus grande que Colmar et c'est dans le même département. Là-bas, c'est New York, nous, on a juste hérité des bâtiments publics.» Coincée entre Strasbourg l'intello et Mulhouse l'industrieuse, Colmar s'est appropriée le seul rôle qui restait, celle d'une bourgeoise assoupie. «On essaye de changer cette image, d'attirer les jeunes, explique la responsable de l'Office de Tourisme. Pour la foire aux vins, au mois d'août, on a programmé Sylvie Vartan et Jane Birkin.» Sûr, ça va pogoter sévère dans la plaine d'Alsace. En attendant le déferlement jeuniste, la ville s'en remet à son trio touristique habituel: gastronomie, musées et vieilles pierres. Des plats traditionnels servis bien à l'abri des vitres fumées des Winstubs, les auberges à vin. Des fenêtres opaques pour ne pas distinguer le noceur. «C'est pas pour ça, mais parce qu'il fait plus frais quand c'est sombre», s'excuse la serveuse de chez Schwendi, là ou l'on se targue de servir la choucroute nouvelle avant les autr