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Libération

Dans les sacoches de l'US Postal. Le quotidien de l'équipe américaine. Le pistard et les étoiles.

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publié le 25 juillet 1997 à 5h36

Un bouchon sur l'eau, Mark Gorski. Ils sont tous là à lui tirer la

manche pour avoir son avis sur la course, s'il veut un sandwich, s'il peut prendre quelqu'un dans sa voiture. Et poli avec ça, l'ancien pistard ne sait pas envoyer balader. Non, il décoche toujours un rictus, serre chaleureusement une main qui s'avance, tente de concilier les invités venus des Etats-Unis se payer une tranche de France entre deux étapes et les sonneries de son portable. Il se dit heureux, sûrement flatté, mais n'avouera jamais que son travail de directeur sportif est aussi celui d'un tour-operateur. «C'est beaucoup plus lourd que ce que je croyais. Là, il m'est même difficile d'expliquer combien tout cela est énorme.» Quant à la course, il est estomaqué. «C'est la guerre tous les jours. Tous les moyens sont bons pour gagner.» Mark, peu au fait des filouteries du milieu, ne parlant pas un mot de français, s'est souvent retrouvé spectateur de ses propres errements, lui qui pourtant veut construire une équipe américaine à l'européenne. «Mon boulot a été essentiellement, au début de la saison, de ne pas faire n'importe quoi.» Ah, l'honnête homme! Soutenu par son fidèle Johnny qui refile des bidons à tout le peloton par la portière, sans distinction, parce qu'un jour, «on nous revaudra ça». Mark cherche des repères. «Ce n'est pas la langue qui me désavantage au regard des autres directeurs ou des organisateurs: le plus dur, c'est qu'il me faut comprendre ce qu'ils pensent.» L'obsession de Mark