Pour boire un coup à Magny-le-Hongre, inutile de frapper au Bon
Briard. La bâtisse, qui s'étire sur la Grand Rue en pente vers l'église, a rangé ses tireuses et fermé portes et volets depuis vingt ans. C'est à l'angle de la rue de la mairie, derrière l'arrêt de bus, que s'ouvre la terrasse de la Cargolade. Mais sur le flanc gauche du café-épicerie, on peut encore lire «école», et sur le fronton: «mairie». L'équipe municipale, elle, a déménagé il y a six ans cinquante mètres plus haut, dans du préfabriqué. Et l'école d'une trentaine de gamins est devenue plus loin un groupe scolaire flambant neuf qui accueillera 150 têtes blondes à la rentrée. Plus rien n'est à sa place à Magny-le-Hongre depuis que Disney a débarqué pour installer son parc, à cheval sur cinq communes. Perdu dans les champs de maïs, le village briard de 300 habitants en 1987 compte aujourd'hui 1 500 administrés. Et s'apprête à en accueillir cinq fois plus en 2010.
Maire pilote. Depuis 1989, le bourg a pour premier magistrat un pilote de ligne breton, qui avait choisi de s'installer quinze ans plus tôt dans ce coin paisible, équidistant de Roissy et d'Orly. Un village avec quatre beaux corps de fermes. Les paysans sont désormais locataires de l'Etat qui a racheté leurs terres à bon prix. En attendant que les expansions des Mickeys les délogent définitivement. «En quelques années, on construit une ville sur des champs de betteraves. Un film en accéléré. C'est passionnant, mais c'est angoissant. Il faut savoir s'u