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Libération

Cette télévision qui fait écran. Des dizaines d'heures d'images et de bavardages parasitent la fête.

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publié le 28 juillet 1997 à 5h31

Dans les carnets du vieux suiveur, celui qui compte plus de dix

Tours au compteur, souvent beaucoup plus, la page de 1997 sera sans doute cornée, pour bien marquer l'année où tout a changé. Le vieux suiveur est un coeur sensible, son histoire est faite de souvenirs chaleureux, de fraternité de salle de presse, de bringues mémorables, de proximité avec le peloton. Son appréciation est subjective. N'empêche, l'assemblée à la quasi unanimité a dit: «Ce n'est plus comme avant!» Mise en abyme. Le Tour de France est un événement télévisé. France Télévision fait savoir qu'elle a crevé les scores d'audience. Ce n'est pas nouveau. Il y a eu une épopée du Tour à la télé, il est probable même qu'elle a beaucoup fait pour le vélo, la voix de Robert Chapatte lui a redonné un souffle comme celle de Roger Couderc avait donné une vie publique au rugby. Mais le Tour aujourd'hui constitue d'interminables heures de programme d'été, pas chères payées à vrai dire. 150 millions de francs, auxquels il faut ajouter le prix de la technique car la SFP développe ici des moyens impressionnants. Pas étonnant alors, si pour parvenir à la ligne d'arrivée avec un stylo à la main, il faut suivre un interminable dédale de camions, d'antennes, de barrières, balisé par des kilomètres de câbles qui ne sont pas des files d'Ariane. Simple gêne? Certainement, mais aussi un symptôme: la télé fait écran.

Pour nourrir les heures de programme, la télé a besoin d'images et de bavardages. Alors la télé est partout. Jusq