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Libération

Vestiaires. L'intendant cheminot.

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publié le 2 août 1997 à 7h58

C'est l'histoire d'une frustration. Jacqui Teulières était cheminot

à Toulouse, mécanicien roulant. C'étaient les années 50 et le TFC faisait des étincelles: en 1957, Toulouse gagne la Coupe de France. «J'étais dans ma locomotive, on travaillait jusqu'à pas d'heure. Et les matchs, je ne les voyais jamais», raconte celui qui est devenu l'intendant du TFC. Un quasi plein-temps qu'il exécute bénévolement depuis quatorze ans. «Quand l'heure de la retraite a sonné, à 50 ans, j'avais ma carte de circulation gratuite de la SNCF et, avec l'autorisation de ma femme, j'ai commencé à faire tous les déplacements du TFC.» Repéré par les dirigeants, mécontents des services du pressing local, Jacqui est devenu l'intendant du club. A charge pour lui de s'occuper des maillots violets, des shorts et des chaussettes. Deux jeux de chaque. Sans oublier les manteaux de touche et les survêtements complets l'hiver. Le tout pour l'équipe de D1 et les cinq autres. Sa femme a commencé par s'occuper du lavage à la maison. Pendant trois ans, c'est la machine à laver familiale qui tournait pour les joueurs. «On a même dû s'acheter un séchoir, parce que l'hiver, ça devenait impossible,» poursuit-il. Monique est désormais employée à mi-temps par le club doté de grandes machines ad hoc, depuis la création du centre technique il y a huit ans. Jacqui a ainsi connu une demi-douzaine de présidents, un peu plus d'entraîneurs et les débuts de joueurs comme Fabien Barthez. Si son préféré reste Tarentini, l'Argenti