«J'ai hâte d'être à ce soir. Je vais leur rentrer dedans.» Le
Français Franck Esposito, à quelques heures de sa finale européenne du 200 mètres papillon, samedi, était remonté comme une pendule. Sa course lors des séries meilleur temps à la clé pouvait lui donner confiance. L'absence du champion olympique et recordman du monde de la distance, Denis Pankratov, sombrant lors de ces mêmes séries, lui a peut-être donné des ailes supplémentaires en finale. A moins que ce ne soit sa place sur la troisième marche du podium du 100 mètres papillon de mercredi.
Quelles que soient les raisons de cette fougue, le nageur français est bel et bien rentré dans ses adversaires lors de la course fatidique. Médaille d'or, nouveau record de France et deuxième performance mondiale de l'année pour l'athlète antibois. La victoire a pourtant mis du temps à se dessiner. L'Ukrainien Denis Silantiev mena les trois quarts de la finale. Mais Franck Esposito, 26 ans, dans les trente-cinq derniers mètres du bassin, passait la vitesse supérieure. Et laissait quasiment sur place son principal concurrent, pour finalement s'imposer en 1'57''24, plus d'une seconde devant son suivant (1'58''48).
Ce sacre, six ans après son premier titre, acquis aux Championnats d'Europe à Athènes (toujours sur 200 mètres papillon), vient récompenser un nageur tenace qui n'a jamais cessé de croire en son potentiel, malgré des résultats en dents de scie. Médaille de bronze aux Jeux olympiques de Barcelone en 1992 sur sa distan