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Rugby. Les durs ont des oreilles

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Coups et frottements répétés dans les mêlées: les rugbymen souffrent des étiquettes.
publié le 25 août 1997 à 7h04

Tous sont unanimes: les plus beaux choux-fleurs du championnat, ce sont les oreilles de Marc de Rougemont. Le talonneur de Toulon reconnaît volontiers qu'il arbore de «beaux spécimens». L'international ne porte jamais de protection, cette bande d'élastoplast dont les premières lignes s'entourent la tête pour se préserver des coups et du frottement dans les mêlées.

Alors, les oreilles maltraitées souffrent. Vite boursouflées ou recroquevillées, elles font peur à voir, perdant peu à peu ourlet et délicates sculptures du pavillon. «Tout le monde me regarde dans la rue, mais ils reconnaissent le joueur. C'est assez impressionnant. A ceux qui ne connaissent pas le ballon ovale, je dis que je suis né comme ça!», plaisante-t-il. Hors contexte, on se dit que ses auteurs ont certes pondu un solide gaillard, mais qu'ils lui ont raté les esgourdes. Marc de Rougemont a d'ailleurs l'intention de les confier ultérieurement au doigté de la chirurgie esthétique. «En fin de carrière, c'est toute la façade que je vais me faire refaire: les oreilles bien sûr, mais aussi le nez et les dents.» Le rugby n'est pas un sport de mauviettes.

Si les professionnels se soucient davantage d'autres maladies plus sévères du rugbyman, comme l'arthrose cervicale, ils conviennent que les oreilles méritent le détour. «Il faut distinguer les pathologies de l'oreille interne et celles du pavillon», explique Jean-Claude Peyrin, l'un des deux médecins du XV de France. Un coup sur l'oreille peut, par la montée de pres