«Pendant trente-deux ans, on a mis un casque pour descendre au
fond, et voilà qu'on doit en remettre un!», rigole Seimion, un mineur lorrain retraité, venu visiter le Stade de France avec trois copains. Il n'est pas le moins enthousiaste. En ce chaud après-midi d'août, moins d'une trentaine de personnes se presse pour la visite, exceptionnellement ouverte pour le mois au grand public, moyennant une contribution très substantielle de 100 francs. Autant dire que les supporters de foot de banlieue ne sont pas au rendez-vous. Sécurité oblige, les enfants n'ont d'ailleurs pas droit au coup d'oeil, sinon de l'autoroute du Nord. 1 100 ouvriers s'activent encore sur le chantier, qui ne sera achevé que fin novembre.
Chipoteurs. Un couple d'Italiens avec une enfant de 12 ans, exceptionnellement autorisée à suivre le groupe, dresse l'oreille aux commentaires du guide. «Mon mari est architecte, chargé de la rénovation du stade de la ville chez nous en Toscane"», explique la mère. Architecte aussi, la jeune fille qui a débauché sa mère pour l'occasion. Des connaisseurs qui chipotent. «Cela se veut léger, mais en fait c'est assez lourd», tranche la dame, qui peste en outre sur la raideur des escaliers. Seule la toiture, qui culmine à 32 mètres, soutenue par des haubans en forme très olympique de javelots, trouve grâce à ses yeux. Séparée ainsi des derniers gradins, qui oscillent dessous sous forme d'ellipse, elle laisse apparaître des plus hauts sièges une vue imprenable, côté sud-ouest, v