New York envoyé spécial
Monica Seles n'a pas vingt-cinq ans. Elle est déjà nostalgique. A la fin de la semaine passée, elle a faussé compagnie à ses congénères pour aller se changer seule dans un vestiaire abandonné de l'ancien stade de Flushing Meadow. «Je me suis souvenu de tout ce que j'ai vécu entre ses murs, de la nervosité qui me prenait avant les grands matches. C'était étrange, tout est devenu si calme, silencieux...» Elle reste discrète sur le sujet, mais elle n'est pas loin de partager l'avis des chroniqueurs new yorkais qui après quelques soirées sans âme regrettent déjà, à longueur de colonnes, l'atmosphère électrique du Louis Armstrong Stadium, vieil édifice ouvert à tous les vents. «L'ambiance n'est plus la même, dit Seles. Peu importe, je prends plaisir à jouer ces derniers temps. Quel que soit les courts où sont programmés mes matches.» Hier, à l'heure du déjeuner, elle met donc un point d'honneur à lancer le premier grand raffut de la quinzaine en venant arracher à Mary Pierce une partie qui semblait perdue. Standing ovation: «Ici, je me sens comme chez moi», dit Seles. Pour retrouver la furia avec laquelle elle piègeait ses adversaires à l'heure de ses grandes sorties new-yorkaises, il lui faut pourtant se mettre en train toute seule. A l'entame de la partie, le public la défend mollement et reste poliment en retrait. Il n'y pas un souffle de vent sur le central, les nuages stagnent, la chaleur est légèrement poisseuse et Seles suit vaguement entre les lign