Genève de notre correspondant
Le compte à rebours a commencé. A 18h30 ce soir, vingt-cinq ans, jour pour jour, après la tuerie aux Jeux de Munich, le président du Comité international olympique (CIO), Juan Antonio Samaranch, décachettera l'enveloppe contenant le nom de la ville organisatrice des Jeux de 2004. Depuis des mois, les cinq dernières villes en lice Le Cap, Rome, Athènes, Stockholm et Buenos Aires se disputent la place. Les règles de procédure assurent le suspense jusqu'au bout. Après un grand oral de cinquante-cinq minutes, où chaque ville présentera une dernière fois ses arguments, la session du CIO, l'équivalent d'un parlement olympique, se réunira dès 17 heures en conclave. A défaut d'une majorité absolue, quatre tours de scrutin au maximum sont prévus. A chaque tour, la ville la moins populaire est éliminée, jusqu'à ce qu'une majorité absolue se décide.
111 décideurs. Dans la ville de Lausanne, assiégée par 3 000 membres des comités olympiques nationaux et 900 journalistes accrédités, les paris sont encore largement ouverts, à quelques heures de la décision qu'adopteront les 111 personnalités cooptées. Le parlement olympique est un cocktail savamment dosé: vieille noblesse, ex-sportifs, hommes d'affaires, politiciens et militaires. Dans un ballet de Mercedes mises à disposition par le constructeur allemand, les VIP naviguent du palais des Expositions de Beaulieu au siège du CIO, où l'on entrevoit le grand-duc Jean de Luxembourg, l'ancien athlète et ministre