La Berrichonne de Châteauroux est une très vieille dame: 114 ans
cette année. Mais, jusqu'à cet été, elle était encore vierge en matière d'«élite du football». Le seul club français au patronyme féminin découvre la première division cette saison. Deux fêtes à tout casser ont réuni les supporters du club, enfin promu lors du dernier match de la saison dernière: «Plus de mille personnes ont envahi le tarmac de l'aéroport de Châteauroux pour le retour des joueurs», se souvient Pierre Gaudebert, le président du club des supporters. Châteauroux, qui jouait devant 3 500 à 4 000 spectateurs en moyenne l'an dernier en D2, évolue désormais devant 10 000 personnes. Les abonnés sont légion: le club des «socios» dépasse les 4 000 membres. Les associations de supporters proprement dits sont plus modestes. L'Armada, fondée il y a dix ans, et les Commodores, créés par des jeunes il y a deux saisons, ne totalisent que 250 fidèles. Mais c'est Pierre Gaudebert qui fédère tout ce petit monde, abonné ou non. «L'ambiance est très bonne entre les deux clubs. Si un troisième veut s'ouvrir, on l'accueillera aussi.» Châteauroux est une exception en première division. Il n'y a pas de derby possible aux rivalités fratricides. Le club de D1 le plus proche est Auxerre, où se déplacent les Berrichons ce soir. Mais la Bourgogne est à plus de 200 kilomètres. Ensuite, il faut monter jusqu'à la capitale pour y trouver le PSG, à 300 kilomètres de là. Le centre de la France est, comme son nom le suggère, équid