Le football secrète aussi ses histoires simples. Daniel Leclercq, 48 ans, entraîneur du Racing Club de Lens, est né à Trith, village situé à six kilomètres de Valenciennes. «J'ai débuté avec les copains du quartier, sur une place. Il n'y avait pas d'équipe, pas de stade, alors on jouait devant les ouvriers d'Usinor. Au départ, sans le savoir, le fait de jouer face à l'arrêt de bus à la sortie de l'usine nous donnait déjà une motivation supplémentaire, ils formaient déjà une tribune. Je ne crois pas que c'est quelque chose que l'on voit encore en France.» Les enfants décidèrent ensuite, un matin, de partir à pied vers Valenciennes pour se présenter à l'école de foot. Repéré par Léon Desmenez, responsable des jeunes, Daniel était intégré parmi les meilleurs, avant de signer sa première licence en pupille. «A partir de là, j'ai souvent fait le trajet à pied pour aller aux entraînements, aux matchs. Mon père était à Usinor, ma mère au foyer.»
En 1968, international junior, il passe professionnel au côté de Jacky Duguépéroux (aujourd'hui entraîneur de Strasbourg) et de ceux qui ont fait «la gloire» de Valenciennes dans ces années-là. Une escapade à Marseille, «ça forge les hommes l'obsession de la gagne», puis c'est le retour dans le Nord, à Lens, où il jouera neuf ans. Enfin, il bouclera sa carrière de joueur à Valenciennes en 1984. «Aujourd'hui, avec tous ces joueurs qui sont demandés (pas moins de onze Lensois ont été contactés cette saison pour quitter le club), j'essaie de ma