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Libération

Helissio, orgueil de cheval. Tenant du titre, il part grand favori de l'Arc de Triomphe, qui couronne le crack des pur-sang.

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publié le 4 octobre 1997 à 11h22

Les quatre sabots posés bien à plat, Hélissio, grand bai de 4 ans,

vainqueur par KO du dernier prix de l'Arc de Triom-phe, attend calmement la prochaine échéance en se laissant rafraîchir les membres. S'il réédite dimanche à Longchamp son exploit de l'an dernier, il deviendra le 7e coursier à réaliser le doublé (1) dans le championnat officieux des pur-sang, créé en 1920. Depuis Tantième, en 1951, aucun cheval français n'a réussi cette performance. Son entourage est persuadé qu'il en est capable, à commencer par son propriétaire, Enrique Sarasola, homme d'affaires espagnol, absolument convaincu de posséder le crack interplanétaire. Et chacun, quand il s'agit d'expliquer ce qui en fait un cheval d'exception, de devenir un instant silencieux, les yeux au ciel, la lippe hésitante.

Hélissio a 7 mois lorsque Bruno Ridoux, courtier, le repère aux ventes de Deauville: «Il avait déjà un physique très développé. C'était un marcheur formidable, une grâce, une aisance dans le geste, et surtout, il avait un oeil superbe qui vous irradie. ça m'a fait tilt, comme de croiser le regard d'une femme qui longtemps après vous hante et vous titille toujours.» A cette époque, Enrique Sarasola est à Deauville pour se reposer et n'a aucune intention d'acheter des chevaux. Mais quand il voit le jeune Hélissio sur le ring de sable doré, il incite le courtier à lever la main. A 250 000 francs, il veut arrêter, mais l'Espagnol le motive: «Tu m'as dit que c'était le seul poulain valable de cette vente, al