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Libération

Peintre Célèbre maître de l'ArcLe cheval de 3 ans a humilié ses aînés hier à Longchamp.

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publié le 6 octobre 1997 à 11h25

«Messieurs de la première, c'est l'heure», dit l'homme au

talkie-walkie. Il est 13 h 38, hier, dans le vestiaire des jockeys de l'hippodrome de Longchamp. Dans moins de trois heures partira l'épreuve la plus palpitante des pur-sang, le prix de l'Arc de triomphe.

Dominique Boeuf, jockey du tenant du titre, Hélissio (Libération de samedi-dimanche), ajuste ses lunettes, prend un Perrier, fait un petit trou sur le couvercle avec une paire de ciseaux, aspire la boisson, puis après quelques échauffements, lance, en faisant tournoyer sa cravache: «Allez c'est parti.» Et disparaît vers l'escalier de verre qui mène dans l'arène, colorée par plus de 30 000 spectateurs. Excepté les écrans de télé qui retransmettent les épreuves, la tension extérieure ne perturbe pas le dressing des pilotes. Des lunettes, des élastiques, des casaques disposés selon l'ordre de la course, pendent dans leur casier. Les jockeys anglais, regroupés, se préparent en papotant plus sobrement que s'ils étaient dans une cathédrale.

Les Français ne montant pas dans la première se lèvent comme un seul homme lorsque, via les écrans, Dominique Boeuf ôte dans la dernière foulée la victoire à l'Italo-Anglais, Lanfranco Dettori: «1 à 0, au moins on sera pas fanny.» Les athlètes de retour, cela s'agite. L'un de leurs aînés, Alain Badel, montre son genou violacé, presque à sang par la faute d'un jeune rival: «Son cheval était à deux mètres du mien, il trouve le moyen de me cravacher. Ils font tous du yoga les jeunes, mais s'i