Le Havre envoyé spécial
Ramer à terre avant de prendre la mer et hisser les voiles. A 25 ans, malgré de prometteurs débuts dans la voile océanique (1), François-René Carluer n'a pas la notoriété d'un Bourgnon ou d'un Peyron. Une popularité qui lui permettrait d'être salarié à l'année d'un grand partenaire. Aussi, pour pouvoir étancher sa soif de navigation au large, le jeune skipper malouin doit-il se multiplier et se montrer imaginatif pour échafauder un budget de course, même modeste. Samedi, avec Patrick Tabarly comme équipier à bord du trimaran Laiterie de Saint-Malo- Défi malouin, François-René Carluer prendra le départ de la Transat Jacques Vabre au départ du Havre pour Carthagène. En novembre 1998, il s'élancera dans la Route du Rhum, apogée de son projet. Entretien sur les difficultés financières d'un jeune skipper à nourrir ses rêves océaniques.
Comment s'articule votre projet?
Depuis la Route du Rhum 1994, j'ai la confiance de la Laiterie de Saint-Malo, une PME. Mais elle n'a pas les moyens de financer totalement mon projet Transat Jacques Vabre 97 et Route du Rhum 98. J'avais donc deux solutions. Soit chercher un budget avec un gros sponsor et partir avec un bateau bout de ficelle. Soit me creuser la tête et monter un projet plus original mais aussi nettement plus épuisant.
Comment avez-vous financé cette transat?
J'ai loué le trimaran pour les deux prochaines années à raison de 225 000 F par an. Mon budget annuel de fonctionnement s'élève à 1 million de francs. Je ne