Eliminatoires du Mondial 98,
zone Europe, groupe 2. A Rome, Italie et Angleterre: 0-0 Il reste un quart d'heure et l'Italie joue à dix après l'expulsion de Di Livio dont le tacle à pleine vitesse renverse le colosse Campbell. La montre de l'arbitre hollandais tourne maintenant à vide. Le public romain n'a plus le coeur à pousser une équipe qui semble étrangement résignée, nerveuse mais sans idée. Comme si elle avait testé toutes ses hypothèses de jeu autour d'une défense anglaise que Glenn Hoddle avait voulue costaude, à l'image de Southgate et Adams, sans grâce mais de marbre. Dans la dernière minute, un dégagement de Seaman traverse le terrain et Wright, sur le palier de la surface, efface Cannavaro. Peruzzi sort de sa cage, l'attaquant d'Arsenal l'évite en poussant un peu trop son ballon vers la gauche, mais parvient à tirer: poteau. Sur la contre-attaque qui s'ensuit, Chiesa remonte le terrain, aiguille Del Piero sur l'aile qui centre, et trouve la tête de Vieri qui envoie la balle au dessus de la transversale de Seaman. 0-0, l'Angleterre vient de se qualifier pour la Coupe du monde 98. L'Italie, frustrée, jouera les barrages et connaîtra son adversaire aujourd'hui.
Glenn Hoddle a réussi son pari. Il est parvenu en laissant sur le banc des remplaçants tous ses jeunes joueurs portés à l'offensive échevelée Gary Neville, McManaman, Scholes, Fowler et à convaincre ses vieux routiers de conserver le ballon, sans prendre de risques inutiles. Une leçon de réalisme appliquée