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Libération

Le XV de France fait sa rentrée en version latine et champêtre. Les Bleus rencontrent l'Argentine, l'Italie et la Roumanie.

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publié le 18 octobre 1997 à 10h18

Auch envoyé spécial

De Tarbes à Auch, les routes sont encombrées de moissonneuses-batteuses et de tracteurs. Le maïs est en avance, l'été gascon se prolonge et le rugby retrouve son pays d'enfance où, plutôt que le lait et le miel, coulent le marc d'Armagnac, le madiran et la graisse d'oie quand on réchauffe les confits. Un coup de pluie a d'ailleurs ramené les cèpes qui vont avec. A Auch, comme à Tarbes ou Bagnères, c'est le pays du rugby festoyant et déchu. Il y a pourtant comme un frisson de plaisir: dès demain et pour une semaine, les trois villes accueillent la Coupe latine.

La Coupe latine est un tournoi né de la dernière Coupe du monde en 1995, à l'heure où les pays de l'hémisphère Sud signaient un fabuleux contrat avec la télévision de Rupert Murdoch qui devait conduire la Nouvelle-Zélande, l'Australie et l'Afrique du Sud aux Tri-Series et au Super 12. Nul n'ignorait que le rugby basculait ainsi dans le professionnalisme, même si rien n'était encore formellement décidé. Du coup l'initiative latine conduite par le président de la Fédération française, Bernard Lapasset, passa pour une aimable pantalonnade. Quel pouvait bien être l'intérêt d'un tournoi regroupant la France, l'Argentine, l'Italie et la Roumanie? Assez difficile de répondre. Le rugby roumain, qui fut essentiellement ceausesquiste, se tarissait depuis la disparition sinistre du «fleuve de la pensée»; le rugby argentin avait mangé son pain blanc et le rugby italien pouvait passer pour mineur. La France rempor