France bat Italie: 30-19 (17-9).
France. 2 essais: Califano (9), Saint-André (60); 1 transformation et 6 pénalités: Lamaison.
Italie: 1 essai: Vaccari (46).1 transformation, 1 drop, 3 pénalités: Dominguez.
A quel moment exactement le public d'Auch hua-t-il le XV de France? Ce devait être à un instant de dépit, comme une déception amoureuse qui étala sa douleur à la 48e minute du match. Les Italiens venaient d'être ovationnés pour leur magnifique essai, parti d'une relance de leur camp qui contourna à toute vitesse la masse française engourdie. Ensuite, quand Lamaison donna le coup de pied d'engagement, les Français furent hués. Ils ont entendu, mais, même avant ça, ils n'étaient pas vraiment fiers d'eux, vainqueurs au bout du compte sans l'ombre d'un doute, mais un peu honteux.
Ce fut une fête ratée. Sans forcer beaucoup, il est facile d'y déceler plus qu'une fausse note. Sur une carte d'état-major, Auch est en effet à peu près en plein coeur du Sud-Ouest, un pays où, vu du nord de la Loire, le rugby est le sport roi. A vrai dire, il ressemble d'avantage ici à une nostalgie, perceptible dans les commentaires des bérets de plus en plus clairsemés qui quittaient le stade après le match. «Trop payés», disaient-ils, «pas vaillants». Ce n'était même pas le début d'une critique, à peine des lieux communs. La figure inverse représente des enfants en foule qui chassent l'autographe. Scène étrange des gamins du Gers qui se pressent auprès de Benazzi ou de Califano, qu'ils pourraient voir