Le Havre envoyé spécial
Au commencement était un naufrage. Noeud dramatique d'une histoire entre deux hommes qui a accouché d'une amitié. Une amitié forte comme cette vague des cinquantièmes hurlants qui a chaviré le bateau de Raphaël Dinelli lors du dernier Vendée Globe. Une amitié sincère et authentique comme le déroutage de Pete Goss pour venir, au péril de sa vie, secourir le jeune navigateur français malgré des vents de 70 noeuds et des lames de 10 à 15 mètres dans les mers du Sud. Dans la nuit du 26 au 27 décembre dernier, le benjamin et pirate du tour du monde en solitaire quitte enfin l'eau à trois degrés dans laquelle il baignait depuis près de quarante-huit heures pour se hisser sur le monocoque du navigateur anglais. «Mon plus beau cadeau de Noël», dira ce dernier.
De ce sauvetage restent deux choses. Des inscriptions au marqueur, sur le mur de la cabine du bateau de Goss, qui rappellent le périple, avec une annotation minimaliste: «Saving Raphaël. Fantastic!» Et une promesse, faite lors des dix jours de voyage des deux hommes vers la Tasmanie: celle de naviguer ensemble en course. La transat Jacques-Vabre, qui affectionne de faire carburer les duos à l'eau salée, sera le théâtre de leur histoire.
Inséparables. Samedi 11 octobre, Pete Goss et Raphaël Dinelli ont donc quitté Le Havre pour Carthagène (Colombie) à bord du monocoque de 50 pieds BMW Performance. La veille, les deux hommes attendent le départ aux côtés du Hongrois Nandor Fa en sirotant une bière sur le sta