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Libération

Le XV de France à huées et à dia. En battant l'Argentine, il remporte la Coupe latine sous les sifflets.

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publié le 27 octobre 1997 à 10h45

Y a-t-il des cas où les sifflets et les huées sont encourageants?

Oui quand ils sont adressés au XV de France par le public d'Auch, de Lourdes et de Tarbes. Il y avait dans les couloirs des vestiaires de Lourdes mercredi dernier déjà, un joueur pour dire: «J'en ai marre des bouffeurs de foie gras et de leur expertise supposée dans ce jeu!» Pour la troisième fois donc, hier à Tarbes, le public a sifflé le XV de France pourtant vainqueur de la Coupe latine en battant 32 à 27 une équipe d'Argentine pas manchote. Aux huées, on peut certes trouver l'excuse du ressentiment. Dans ce pays d'Armagnac-Bigorre en effet, le rugby est tombé bien bas où plus aucun club ne joue parmi les vingt meilleurs et c'est la chose qui frappe le plus quand on y voyage. On voit des stades où jadis les plus grands se déplaçaient dans la crainte et le tremblement et où désormais des équipes de seconde zone viennent étriller les locaux. Alors forcément, ça incite aux nostalgies.

Les huées montrent qu'une séparation s'est faite entre ce public là et le XV de France qui reste, à quelque époque que ce soit, ce qui se fait de mieux dans le rugby en France. Difficile de dire sur quoi s'est fait le divorce. En a-t-il bouffé ce public des matchs sans essai, bu le calice sans champagne jusqu'à la lie. Il n'avait jamais sifflé. Là, dans un match difficile mais où chaque essai des Français fut construit d'un bout du terrain à l'autre, il s'est senti frustré. Cette frustration, est comme un signe d'adieu. Le rugby