Même plus que maigre, le public de Bercy, connu pour certaines
outrances, suscitait chez Nicolas Escudé. une «appréhension» avant d'entrer sur le central hier après-midi. Le Français, 21 ans, 123e mondial, «invité» pour cet Open, y affrontait Alberto Berasategui, 24e mondial. Et heureusement pour lui que son adversaire s'est montré crispé en début de rencontre, sinon, l'Espagnol, sorti du court 6-4, 6-1 en 41 minutes aurait pu confondre le match et l'échauffement.
Berasategui, finaliste de Roland-Garros en 1994, aux prises de raquette ultra-fermées n'est pas, loin s'en faut, un ténor de l'indoor. Il n'y a d'ailleurs gagné qu'un match cette année en trois tournois. Mais il fait tout de même régulièrement partie des trente meilleurs mondiaux depuis cinq ans. Et c'est avec une aisance stupéfiante qu'Escudé a passé l'obstacle en déroulant un tennis pétri d'un talent que l'on savait certain mais qui tardait à éclore. «C'est exactement de ces matches-là dont j'avais besoin. Affronter de bons joueurs et me persuader que je peux les battre», a commenté Escudé en évoquant sa bonne saison 1997 qui l'a vu atteindre le troisième tour à Roland Garros et le deuxième à l'US Open.
Fils d'un entraîneur de football installé à Pau, étant né à Chartres et ayant grandi à Bordeaux, Escudé ne s'est pas davantage fixé au tout début de sa carrière. Même si sa grand-mère, qui possédait un club de tennis près de Bordeaux, lui avait mis «une raquette dans le berceau». Quelques dérives qu'il a, assure-t-il