Avant-dernier tour avant d'en être ou pas. Les barrages européens en
matchs allers-retours pour atteindre la France et la Coupe du monde 98 (voir tableau) démarrent ce soir avec un match en lever de rideau qui ne manque pas de sel. L'Italie se rend à Moscou pour crever l'abcès qui s'est formé entre une opinion publique intransigeante et une sélection fragilisée depuis sa triste prestation contre l'Angleterre (Libération du 13 octobre). Signe de cette faiblesse, Cesare Maldini, le sélectionneur, n'a cessé de revenir sur ses pas, faisant de ses certitudes d'hier ses inquiétudes d'aujourd'hui. Exemple frappant, l'éviction de Zola, présenté durant les matchs de poule comme le traducteur d'un jeu minimal, qui ne se voulait qu'efficace. Or l'Italie reste ce qu'elle a toujours été, une équipe trop ordonnée, qui marque peu de buts, vivant dans l'espoir d'un meneur providentiel. Ravanelli, rappelé de Marseille, sera-t-il celui-là, tandis que Maldini ignore royalement ses plus ébouriffants arlequins, Del Piero et Roberto Baggio?
En face, les Russes ont commis en qualifications les mêmes erreurs que les Italiens. Deux matchs nuls à l'extérieur (Chypre et Israël) leur ont coûté la première place offerte à la Bulgarie. A sa décharge, le peu expérimenté sélectionneur Boris Ignatiev doit composer avec des joueurs qui ont terminé leur saison (l'hiver menace en Russie) et les exilés à l'Ouest qui, pour la plupart, sont éclopés (Kanchelskis et Onopko, qui joueront, et Dobrovolski, à l'arrêt). E