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Comment faire bon pied quand on a mauvais oeil. A Bercy, trois joueurs prouvent qu'on peut réussir sans une acuité visuelle exceptionnelle.

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publié le 1er novembre 1997 à 13h09

Le surdéveloppement du nerf optique est-il l'avenir du tennis? Une

capacité oculaire supérieure qui transforme l'oeil en rayon laser serait indispensable pour faire partie des meilleurs tennismen du monde. «Voir» la balle le plus tôt possible, en apprécier dans l'instant la trajectoire, la vitesse, les effets, conditionne le temps de réaction. Plus celui-ci est court, meilleure est la réplique. Or, curieusement, trois enfants pauvres de la vision du jeu ont eu bon pied bon oeil dans ce 12e Open de Paris: les deux binoclards français Arnaud Clément et Guillaume Raoux, astigmates l'un et l'autre, et le Hollandais Richard Krajicek, dont la myopie se cache derrière des lentilles de contact. Leurs performances sont d'autant plus intéressantes que l'idée que l'on voit moins bien en salle qu'à l'extérieur, ce qui devrait pénaliser en premier lieu les laissés-pour-compte de l'acuité visuelle, est assez répandue. Mais cette «rumeur» vole en éclats chez les pros. «Elle est valable, sans doute, pour les joueurs de clubs, note Raoux, en raison des éclairages le plus souvent insuffisants. Mais pour nous, c'est presque le contraire, les éclairages sont tellement bons que l'on voit mieux à l'intérieur, où nous sommes à l'abri des effets pervers de la luminosité, du contre-jour, du soleil dans l'oeil.» A Bercy, on ne lésine pas sur la puissance des projecteurs, mesurée en lux. «Alors que le minimum exigé par l'ATP Tour est de 1 200 lux au sol, nous en avons, selon les zones du court, ent