Milan envoyé spécial
Dans le quartier de San Siro, le stade Giuseppe Meazza, monumental édifice de béton et d'acier de la capitale lombarde où se produisent en alternance les équipes de l'Internazionale et du Milan AC, est un lieu sinistre quand il est aux deux tiers vide. Ce qui est assez fréquent quand les rencontres à enjeu limité du Milan AC sont retransmises en direct sur Italia 1, une des chaînes de Silvio Berlusconi, propriétaire du club. En début de saison, le duel entre les deux clubs milanais promettait d'être l'attraction du championnat de foot italien. Mais la guerre des étoiles a tourné court. L'Inter est en tête du Calcio, alors que son rival s'enlise dans le bas de tableau (1).
Malgré un recrutement estimé à près de 200 millions de francs, le Milan AC connaît un problème inédit, d'ordre humain, psychologique. La légendaire main de fer de son maître à jouer, l'entraîneur Fabio Capello, est devenue celle d'un laborantin excédé ne parvenant pas à se saisir du cobaye à qui il doit injecter un remède, sous le regard énervé du patron, qui ne veut rien entendre de ces choses relatives aux circonvolutions cérébrales. Berlusconi a toujours attendu d'un investissement qu'il soit rentable. Et de son équipe de football qu'elle gagne. Au printemps, son candidat à la mairie de Milan élu, il avait conclu la campagne en déclarant à ses proches: «Maintenant que nous avons conquis la ville, il nous faut lui redonner une grande équipe qui fasse que l'on parle de Milan dans le mond