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Libération

La poudre fait parler le foot colombien. La justice soupçonne plusieurs clubs d'être aux mains des narcotrafiquants.

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publié le 4 novembre 1997 à 13h16

Bogota, envoyé spécial.

La fièvre des élections municipales du 26 octobre sera retombée, les Colombiens, qui n'en sont pas à un traumatisme près, ont appris que deux des clubs les plus huppés du pays étaient menacés de «nationalisation». Plus précisément, la justice s'apprêterait à saisir les parts, majoritaires dans le capital de ces deux équipes, d'actionnaires pour qui le foot n'était qu'une façon de blanchir les recettes du narcotrafic. La rumeur désigne le Millionarios de Bogota et le Magdalena de Santa Marta. Mais la gangrène serait générale, à en croire un rapport accablant de la «Superintendance des sociétés», l'organisme chargé des contrôles fiscaux. Selon ce document, les barons de la drogue possèdent, à travers des prête-noms, des intérêts majoritaires dans les cinq plus grands clubs du pays (le Millionarios, l'America et le Deportivo de Cali, l'Atletico Nacional de Medellin et le club d'Envigado).

Le superintendant Dario Laguado qui, de son propre aveu, ne connaissait pas grand-chose aux vestiaires financiers du foot professionnel, a découvert un univers inattendu: «Les seize clubs du championnat comptent 100 000 actionnaires, a-t-il déclaré au quotidien El Tiempo, mais énormément de gens ne possèdent en fait qu'une ou deux actions, pour une mise de fonds très modeste, à peine 500 pesos (environ 3 francs). J'ai donc concentré mes recherches sur les actionnaires détenant au moins 5% du capital d'un club.» La liste ne contenait plus cette fois que 142 noms, proprié