Pour la première fois véritablement, il va falloir réviser le
jugement habituel sur les Springboks, en tournée en France jusqu'au 22 novembre. Non parce qu'ils sont moins redoutables, comme pourrait le laisser penser la molle prestation de leur équipe réserve battue mardi à Biarritz par les Barbarians français (40-22). Il va falloir réviser le jugement sur l'équipe de rugby sud-africaine, qui rencontre le XV de France samedi à Lyon puis le 22 novembre à Paris, parce qu'elle a changé de style: toujours aussi redoutable physiquement, mais, en plus, elle joue vite. Certes, le nouveau coach, Nick Mallet, n'est pas seul responsable du changement, mais il tombe à pic pour le personnifier et le définir puisqu'il parle de «révolution culturelle». D'abord cet homme-là est-il vraiment sud-africain? D'origine française, il est né en Angleterre, en 1956, mais a émigré à l'âge de six semaines quand son père, enseignant, prit la direction d'un lycée au Zimbabwe. S'il y a une initiation au sens tribal, on peut considérer qu'il est devenu sud-africain à l'âge de 8 ans, quand il a joué son premier match de rugby comme numéro 8. Il est tout de même resté britannique, ou tout au moins affilié à l'ancien empire, puisqu'il jouait aussi au cricket à l'université du Cap d'où il sortit diplômé de littérature anglaise et d'histoire. Britannique encore en poursuivant ses études de 1979 à 1981 à Oxford diplôme de science politique et de philosophie , où il revêtit le maillot bleu dans l'équipe de