Lyon envoyé spécial
S'il est vrai qu'il faut craindre l'adversaire pour bien jouer, alors il est certain que le XV de France réussira un bon match devant les Springboks, samedi, au stade Gerland de Lyon. La crainte ici n'est pas le fruit de deux défaites concédées face à cette même équipe l'année dernière. On se souvient que l'équipe de France était alors diminuée par les blessures, première dîme payée aux cadences infernales d'un professionnalisme mal pensé. Si les joueurs français sont si concentrés, c'est que leurs entraîneurs se sont fait un devoir de leur montrer l'enregistrement vidéo du match remporté samedi dernier, 62-31, par les Springboks face aux Italiens. «Ils n'ont joué que deux mauls pénétrants et n'ont tapé que deux fois en touche», a noté Marc Dal Maso, le talonneur français. C'est juste, et s'ils ont joué au pied trois fois de plus, c'était pour récupérer le ballon en montant vite. Ils ont marqué un essai comme ça. «La différence entre les nouveaux Springboks et ceux de l'année dernière, dit le troisième ligne Laurent Cabannes, c'est que maintenant ils se font deux passes avant de te rentrer dedans.» Pour être tout à fait exact, les Springboks se font aussi des passes après. Tous les joueurs français décrivent cette manière qu'ils ont de passer le ballon à un partenaire en soutien tout en tombant. Tous les joueurs français ont noté aussi que si la défense se relâche, les Springboks sont capables de pénétrer pour jouer en n'importe quel point.
La clé du match