Naples envoyé spécial
Il y a un mois, après le match nul contre l'Angleterre qui condamnait les Italiens à disputer les barrages pour atteindre la Coupe du monde 1998, Cesare Maldini, l'entraîneur, n'a pas eu trop à faire pour convaincre la Federcalcio d'envoyer son équipe à Naples disputer contre la Russie un match qui décidera de la venue de l'une ou de l'autre sélection en France. Vingt-quatre heures après le coup de bambou de Rome, le stade San Paolo était choisi. Naples n'aime rien tant qu'être la protectrice des cas désespérés, depuis que San Gennaro a par miracle sauvé les siens d'une méchante épidémie. Et l'histoire du football italien s'en ressent. On peut se jeter dans les bras de la belle Napolitaine, pourvu qu'on ne lui refuse pas l'ivresse. Après un triste soir de juillet 1990, où l'Argentine de Maradona avait éliminé l'Italie de son Mondiale, le pays avait vu en Naples une traîtresse envoûtée par son chérubin argentin, puisque jusque-là tous les matchs décisifs ayant eu lieu dans cette ville s'étaient soldés par une victoire ou un match nul. En 1990, Naples était glorieuse et se moquait bien du procès que lui faisait le pays. Or, pendant sept ans, la ville a payé. Excepté un match amical perdu contre la France, la Nazionale n'avait jamais plus remis les pieds ici. Sept ans, c'est long, considérant que l'équipe ne dispose pas d'un stade national et que ses rencontres sont organisées à tour de rôle par les clubs, sur désignation de la fédération. Le dernier matc