Il y a une semaine, par les clubs qui humiliaient leurs homologues
anglais, le rugby français resplendissait. Samedi, il a semblé plus pâle. Y aurait-il donc une telle séparation entre les clubs et l'équipe de France? Disons d'abord que l'Afrique du Sud n'est pas une équipe anglaise et que sa volonté d'attaquer est moins frustre que l'envie britannique. Jamais en Coupe d'Europe on n'a vu un Anglais faire une passe dans le dos de la défense française quand les Springboks font souvent la différence par ce geste.
Disons ensuite que des matchs merveilleux comme celui de Toulouse, il y a une semaine contre les Harlequins, ne forment pas le quotidien du rugby des clubs français. Il en faudrait comme ça tous les dimanches pour que les joueurs français s'emparent de cette bonne façon.
Car Nick Mallet, l'entraîneur sud-africain explique ainsi la nouvelle manière de son équipe. Il avoue que ce n'est pas lui qui a pesé à ce point sur la transformation des Springboks: il ne les dirige réellement que depuis quinze jours. «Un entraîneur ne fait pas de miracle, dit-il. Ce sont les joueurs qui ont pris conscience que les nouvelles règles imposent cette forme de jeu. Ça a commencé avec le jeu des provinces depuis six mois, le déclic s'est fait là, les joueurs ont envie de ce jeu là.» Quelques minutes plus tard, Pierre Villepreux, qui ne l'avait pas entendu, complétera le puzzle. «L'idéal, dira l'entraîneur français, serait que les clubs se confrontent régulièrement à ce jeu-là, c'est à dire