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Libération

Le Chili au Mondial. Santiago dans la rue. La fête dans les rues de la capitale a dégénéré: 2 morts.

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publié le 18 novembre 1997 à 12h19

Santiago, envoyé spécial.

Le Chili attendait ça depuis seize ans. Dimanche soir, la victoire de la sélection nationale sur la Bolivie (3 -0) a envoyé le Chili au Mondial et plongé le pays dans une liesse incontrôlable. «Vamos Chili, Vamos a Francia.» En quelques instants, la folie s'est emparée des quinze millions d'habitants. Déjà, depuis une semaine, les slogans avaient pris possession de l'esprit des Chiliens. Santiago vibrait à la simple idée de voir son équipe fouler le sol français. Mais c'est la peur au ventre que tous les yeux s'étaient fixés sur l'Estadio nacional pour ce dernier match des éliminatoires de la zone Amérique latine. Il fallut attendre vingt-quatre minutes pour voir Rodrigo Barrera inscrire le premier but de la délivrance. Une délivrance pour tout un peuple. Une explosion de folie pour les 75 000 spectateurs du Nacional. Au troisième but chilien inscrit face à des Boliviens réduits à neuf, la France n'était plus un rêve. Tout avait été orchestré dans l'espoir d'un tel bonheur. Les slogans politiques et publicitaires se sont transformés en un clin d'oeil, laissant à peine le temps à la foule de se rendre au centre-ville où tout était déjà prêt. Un carnaval, des bals attendaient les supporters déchaînés. Très vite, la grande agglomération de Santiago, déserte depuis le début de l'après-midi, retrouve la vie à travers son football. On se rend à Plaza Italia en camions bennes, en bus, en voitures. D'énormes cortèges affluent vers le centre-ville, en longue