Samedi prochain, le championnat de France reprendra. Ça durera trois
semaines, puis il y aura les demi-finales de Coupe d'Europe, d'où les clubs français se sortiront forcément bien puisqu'ils sont trois à y figurer. Il y aura ensuite une finale, qui risque donc de leur sourire, puis encore un peu de championnat. Puis viendra le Tournoi des cinq nations, et le XV de France a de bonnes chances de le gagner, peut-être même de rééditer un grand chelem. Tout rentrera dans l'ordre? Ce serait une grande erreur de le croire, parce que le monde du rugby, très petit, nage en plein désordre. Ce 52-10 face aux Boks devrait rester indélébile.
Parce que leur défaite de samedi est la plus importante depuis celle contre le pays de Galles (47-5) en 1909, il faut constater que les Français sont dans la même situation aujourd'hui: ils découvrent le rugby. Dans tous les cas, sous cette forme-là, qui est aussi neuve que celle qu'ils découvraient en 1909. Philippe Saint André, le capitaine défait, avait raison d'affirmer que les valeurs traditionnelles ne suffisent plus. Abnégation, courage ou vaillance n'ont pas manqué samedi, le désir de revanche était réel. Mais le désir des Sud-Africains de jouer et de gagner était bien plus fort, et il lui a suffi de souffler une seul fois pour éteindre celui des Français. On se souviendra que, même ballottés, les joueurs Français ont tenté une relance de leur en-but, joué à la main un engagement des 22 mètres. On se souviendra qu'ils n'en ont jamais eu les m