On pourrait dire, la bouche en cul de poule, du talent de
footballeur de David Trezeguet qu'il est magistral en dépit d'un parcours erratique. Plus simplement, avec sa voix où l'accent de nos banlieues se superpose à celui de Buenos Aires, on serait plutôt tenté d'entendre (enfin!) qu'il plante donc qu'il est. Heureusement, il est des gens comme Jean Tigana qui détestent l'emphase, et qui parlent peu. Ça ne le rend pas facile à suivre mais quand, après le départ de Sonny Anderson à Barcelone, l'entraîneur de Monaco promit à ce gamin de 20 ans de prendre l'aspiration du Brésilien après deux années d'apprentissage, on sut que, forcément, Trezeguet était un joueur d'exception. Pour autant, Tigana ne lâcha que tout doucement la bride de son nouveau poulain. David Trezeguet n'était pas titularisé lors du premier match de la Ligue des Champions contre le Sporting Portugal, pas plus qu'il ne l'était au début du championnat de France, ni en équipe de France espoirs, mais, à chacune de ses apparitions, la finesse de ses articulations dans les défenses adverses rappelait à chacun qu'aucune équipe n'aurait pu se passer d'un tel attaquant. En moyenne, David Trezeguet marque plus d'un but par rencontre même quand il ne joue que vingt minutes. A côté de Thierry Henry et de Victor Ikpeba, quand Tigana les aligne à trois de front, l'attaque de Monaco est une provocation aux moeurs jalouses du football. Ratage parisien. Et dire que David Trezeguet n'a pas été retenu par le PSG, il y deux an