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Libération

De Rio à Tokyo, réactions aux coups du sort.

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publié le 6 décembre 1997 à 15h15

Les Brésiliens exaucés

Les Brésiliens sont contents. «Nous avons échappé à tous les medailloes, aux mammouths du foot», explique Luciana, en avalant d'un trait un café à Copacabana. Autour, les sportifs, en short et tongs, commentent le tirage au sort. Le Maroc ne fait peur à personne. Le Brésil a toujours battu l'Ecosse. Seul adversaire méritant l'attention, la Norvège. En mai dernier, les Scandinaves interrompaient une longue période d'invincibilité des champions du monde, leur infligeant un humiliant 4-2 au cours d'un match amical à Oslo. A l'époque, Zagallo, l'entraîneur de la Seleçao, avait prétexté un problème de décalage horaire. Les experts de Copacabana ont retenu une autre version: «Dans l'hôtel de Brésiliens, un canal diffusait des films porno toute la nuit. Voilà pourquoi le lendemain l'équipe était laminée.» Quelle que soit la vérité, Zagallo se réjouit de pouvoir prendre sa revanche. «Notre poule nous est favorable. D'ailleurs, nous ne pouvions obtenir qu'un tirage positif dans cette ville de Marseille où triomphe mon numéro chiffre fétiche, le 13.» Car l'entraîneur est comme la majorité des Brésiliens, superstitieux. «Le football est tellement injuste qu'il ne faut jamais se croire le meilleur. Dieu n'aime pas la prétention», prévient pourtant Joao, dont la mine indique une nuit de fête bien arrosée. «Je reconnais que nous avons prié" en trinquant, pour le titre de "Pentacampeao (quintuple champion).» Car les Brésiliens ne pensent qu'à cela. Ce cinquième titre