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Interview

Jean-Claude Skrela et Pierre Villepreux: «Nous ne sommes pas les doux rêveurs d'un jeu de baballe». Incendiés après la défaite contre les Springboks, les deux entraîneurs du XV de France se défendent.

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publié le 13 décembre 1997 à 15h44

Après la défaite 52-10 du XV de France face aux Springboks le 22

novembre, ses deux entraîneurs, Jean-Claude Skrela et Pierre Villepreux, ont été violemment critiqués. Un an après les louanges dont on les avait accablés pour le grand chelem dans le Tournoi, la tendance s'est très symétriquement renversée. On a stigmatisé leur excès d'ambition, leur fascination pour le jeu, et leur prédécesseur, Pierre Berbizier, est allé jusqu'à douter de leur compétence. Le tout, qui a pris la forme d'un éloge de la médiocrité et de la résignation, marque surtout, au vu des performances des nations majeures, la frilosité du rugby français à s'engager vers un jeu radicalement révolutionné dans ses conceptions par deux ans de professionnalisme. Frilosité d'autant plus inquiétante que depuis leur match nul face aux All Blacks (26-26, samedi dernier), on sait que les Anglais se sont hissés à la hauteur de ce rugby où les courses, les placements et la polyvalence des joueurs n'ont rien à voir avec le jeu qui se pratique généralement en France. Interview des deux mis sur la sellette.

On doute aujourd'hui de votre compréhension du jeu. Avez-vous appris?

Pierre Villepreux. Oui. On a bien analysé le degré d'incompétence dont la polémique nous a accablés, ce qui nous a surtout permis de comprendre ce qu'on nous reprochait. Principalement de ne pas avoir mis en place la dimension affective en jeu dans le combat et plus généralement d'avoir négligé ce qu'on appelle les fondamentaux. Nous nous inscrivons t