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Libération

Freddy Head, la retraite au harnais. Après un coup de blues, le «prince du turf» se lance dans l'entraînement. Freddy head, une généalogie à rendre cheval.

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publié le 25 décembre 1997 à 14h31

«Pendant deux mois, j'allais très mal. Je ne faisais plus rien, ne

me levais pas le matin, n'avais le goût à rien.» Ce blues, Frédéric Head, dit Freddy, l'a connu durant les semaines qui ont suivi sa décision de mettre un terme à sa carrière de jockey. C'était à la mi-août. Il venait de remporter à Deauville sa 2 937e victoire en selle sur Marathon, un pur-sang appartenant à son père et entraîné par sa soeur. A 50 ans, Freddy n'a pas changé. Il a bien entendu quelques rides, mais conserve toujours ce visage juvénile et cette chevelure blonde qui, il y a trente et un ans, lui valurent le surnom de «petit prince du turf». Il venait de remporter le prix de l'Arc de triomphe en selle sur Bon Mot, un puissant alezan entraîné par son grand-père, ce qui en faisait le plus jeune lauréat de l'épreuve (19 ans en 1966). Dans le Landernau hippique, les jaloux grinçaient des dents. On lui reprochait un pedigree royal (voir ci-contre), et bon nombre de ses confrères rêvaient de bénéficier de ses montes, «des cracks, des avions». Les grincheux disaient qu'il manquait de bras, ne prenait pas de risques et, critique définitive, perdait des courses imperdables. N'empêche, grâce à l'amour de son grand-père, Willy, dit le grand Bill, Freddy s'est accroché, a progressé pour s'imposer et devenir, de l'avis général, l'un des dix meilleurs jockeys au monde de cette seconde moitié de siècle. «Mon grand-père était le seul à croire en la victoire de Bon Mot. Même mon père n'y croyait pas. Nous avons