C'est une mariée trop belle qui fait peur à ses prétendants. Un

terrain encore vierge d'histoires, avec deux poteaux de chaque côté. Le Stade de France ­ capacité: 80 000 places; coût: 2,6 milliards de francs ­ cherche désespérément son club résident. «On aura l'air de cons si on se retrouve sans personne à mettre dedans»: la prophétie de la coquille vide a été prononcée dans l'entourage de la ministre de la Jeunesse et des sports. Elle est en passe de devenir réalité. Le seul candidat sérieux, le Paris - Saint-Germain, a toujours freiné des quatre fers. Pas question d'abandonner le vieux parc des Princes de la porte de Saint-Cloud pour des chimères de banlieue. Le conseil d'administration du club parisien vient de confirmer ce choix. «Si on va au Stade de France, 50% de nos supporters ne nous suivent pas», affirme Bernard Brochant, président de l'association du PSG. Le coeur a ses raisons. Au Conseil de Paris, gauche et droite ont fait un voeu: «Il n'est pas imaginable que le PSG joue ailleurs qu'à Paris», a claironné le maire, Jean Tiberi, à la fin de l'année; «le peuple de Paris vivrait mal le départ d'une équipe avec laquelle il s'identifie», a surenchéri, lyrique, le socialiste Bertrand Delanoë. Parc des Princes. D'autant que le parc des Princes vient de subir une cure de rajeunissement à 66 millions de francs pour la Coupe du monde. Si le PSG prolonge son bail au Parc ­ la concession expire en juin ­, il faudra encore mettre 150 millions de francs au pot, montant des